Titou va avoir quarante ans. Il vit perché dans une bergerie sous les falaises des Corbières à mi-chemin entre la terre et le ciel, entre les cultures viticoles intensives et les parcs éoliens, sans eau courante ni électricité. Avec Soledad, qui habite un peu plus loin, ils fabriquent leur vin, composent leur musique et vivent leur amour au rythme des saisons comme on cultiverait à la lettre la résistance.
« Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère qui gronde ? Vous voulez changer le monde ? Montrez-le. » Jean-Baptiste, évangile de Matthieu.
Tel un journal intime nostalgique, le film retrace dix années de la vie du cinéaste et de ses ami.e.s, à travers les fêtes et les luttes, en essayant de saisir chaque moment et de se souvenir de ceux passés ensemble. C’est une ode à la vie païenne, aux communautés et à ces gestes qui nous ont permis de vivre ensemble depuis dix mille ans.
« Par le cinéma, avoir la possibilité d’habiter un jour le monde. Précision : le monde n’est pas, ne sera jamais la société, dont on n’a à attendre que des choses horribles. » (Serge Daney)