« Deux jeunes hommes, au volant d’une voiture, sillonnent la campagne française à la faveur de l’été. À la recherche de l’idéal, ils nous entraînent ici et là, dans un champ de pavots la nuit, dans une fête alcoolisée d’un village, devant un camion pizzeria, sur la plage, dans un repas de famille, et ainsi de suite, sans que cela dessine une géographie définie, et sans que cela construise un semblant de certitude. C’est qu’ils sont en réalité le prétexte à la caméra de Jean-Baptiste Alazard, pour ce premier long-métrage virtuose, pour emprunter elle aussi les sentiers de traverse de l’école buissonnière du cinéma. Ces deux écoliers de la vie au grand air deviennent le moteur et le motif d’une traversée qui est avant tout l’exploration des possibilités de la fabrique d’images, une fois celle-ci affranchie des devoirs narratifs, des punitions psychologiques et des retenues des repérages. Ici, la soif de filmer est manifeste, c’est celle de filer devant, de tirer parti des ombres et des lumières, des lignes suggérées par tout ce qui s’offre à voir. » (Jean-Pierre Rehm)